Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Plage du Morse
19 octobre 2013

Interdit aux moins de douze ans hahahahahaha non.

Bonjour à tous ! Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, nous allons nous intéresser à un film ! Un film passant actuellement au cinéma, c'est-y pas extraordianaire ?


Ce fameux film n'est autre que Prisoners, un thriller réalisé par Denis Villeneuve. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en allant le voir. J'avais juste entendu dire qu'une gamine se faisait enlever, et que son père faisait tout pour la retrouver. Je redoutais donc pas mal le vieux scénario cliché du père de famille américain WASP (White Anglo-Saxon Protestant) qui défie l'adversité et même parfois la justice pour réunir sa famille, de préférence en utilisant la violence. Le tout pendant que sa femme se lamente.

Recherche de la fillette disparue il y a, violence aussi, mais pas comme d'habitude.

Le jour de Thanksgiving, la famille Dover (les WASP) rend visite à la famille Birch (les noirs. Oui parce que ce film défie pas mal de conventions mais les noirs se marient entre eux, on va pas mettre des couples mixtes faut pas déconner non plus). Leurs petites filles, Anna et Joy, disparaissent après être sorties jouer. La police mène l'enquête, mais Keller Dover, le père d'Anna, estime que les forces de l'ordre ne sont pas assez efficaces, et va chercher de son côté. Et recourir a des méthodes pour le moins discutables.


Je le dis tout de suite, j'ai beaucoup aimé le film. L'ambiance est très réussie, sinistre et glauque à souhait. Les musiques sont très bonnes également, et parviennent très bien à établir une sensation d'angoisse et d'opression. Les cadrages sont géniaux, les acteurs jouent très bien, bref, c'est un très bon film.

Parmis les aspects que j'ai particulièrement aimé, on retrouve le personnage de l'inspecteur Loki, joué par Jake Gyllenhaal. Au début, on pense que ça va être le flic traditionnel, qui fait ce qui lui semble juste en ignorant les lois, qui est un peu rebelle, et qui se la joue. Et finalement, pas du tout. Il est efficace mais discret, il est posé mais a ses limites, il s'implique dans son travail mais sait faire la part des choses... Il n'a rien du héros habituel aussi sensible qu'un tas de pierre : il est loin d'être démonstratif, mais il y a des choses qui l'atteignent. Tout ça le rend très humain et très sympathique.

Les familles aussi sont très intéressantes, et encore une fois, le film m'a suprise. Au départ, c'était parti pour se concentrer sur les WASP, mais assez rapidement, les Birch sont impliqués dans l'intrigue et dans les recherches de Keller. Ils sont même confrontés à un choix très difficile. Les deux autres gamins, une fille pour les Birch et un garçon pour les Dover, défient également les préjugés. Quand Keller dit à son fils de veiller sur sa mère (la seule qui ne soit pas très intéressante : elle passe tout le film a chialer et à se gaver d'antidépresseurs), au début il dit d'accord, puis il finit par protester quand son père les laisse constamment tout seul en cette période difficile. Quant à la fille des Birch, de prime abord elle ressemble à n'importe quelle ado de film : han mes parents ils sont trop nuls. Mais quand ces derniers partent tard le soir sans la prévenir, elle les engueule parce qu'elle a eu peur. Ce n'est qu'une petite scène, mais elle permet de donner plus de réalisme aux personnages.

Dans un autre registre, comme l'indique mon titre, le film est interdit aux moins de douze ans. Euh... non. Dans la salle, il n'y avait que des adultes, et la plupart étaient recroquevillés d'horreur sur leurs sièges (je n'ai pas fait exception à la règle). Il y a des scènes qui sont dures à regarder. Et en même temps, le film ne s'attarde pas trop dessus. La plupart des moments de violence se passent hors champ, mais le peu qu'ils nous montrent prend vraiment aux tripes. D'ailleurs, le film a très bien compris comment faire flipper les gens : on laisse leur imagination faire tout le travail. Indiquer, vaguement ou clairement, les horreurs à suivre, et laisser tout le monde mariner dans son jus un petit moment, pour qu'on ait bien le temps de flipper.


Dans l'ensemble, le film est subtil. Et ça, c'est vraiment le bienvenu, car la subtilité n'est pas vraiment le propre de Hollywood. Et il pose assez clairement l'éternelle question : la fin justifie-t-elle les moyens ? D'habitude, dans ce genre de film, la réponse est oui, tant qu'on est du côté du bien on peut faire ce qu'on veut. Mais Prisonners brouille les pistes, et c'est pour ça que j'ai autant aimé ce film.

 

Mais. J'ai une réputation à tenir ! Il y a quand même des trucs qui m'ont fait râler. S'il y a un truc que je déteste, c'est quand le protagoniste d'une histoire est persuadé de quelque chose, même si tout indique le contraire et qu'il n'a aucune preuve. Il s'acharne, il va jusqu'à commettre des crimes ou s'aliéner ses procheset à la fin, il s'avère qu'il avait raison, finalement. Le film e fait pas exactement ça, mais il s'en approche suffisemment pour que je tique.

Il y a aussi la révélation finale. Autant le film est plutôt réaliste et crée des personnages crédibles et nuancés, autant ça... J'ai trouvé qu'elle brisait complètement le rythme. En outre, l'un des personnages impliqué avait commis tellement d'horreurs que je me fichais royalement de ce qui pouvait lui arriver, du coup la fin a été un peu affaiblie.

Et il y a quand même quelques stéréotypes agaçants : le couple avec le père qui prend tout en main et la mère qui se transforment en une loque snaglotante, le fait que chez les WASP se soit l'homme qui porte la culotte et l'inverse chez les noirs. C'est pas tellement ça, le problème. C'est juste que souvent, dans les films américains, les hommes noirs, qui sont souvent des personnages comiques ou le meilleur ami du héros, on le droit d'être faibles, mais pas léhéros blancs. Et une femme ne doit surtout pas être plus forte que le héros ou que son mari, pfff. S'il est blanc, hein, on a déjà établi que s'il est noir, il est "faible". Enfin bref, les vieux clichés du cinéma américain, quoi. D'ailleurs, je vous mets au défi de me trouver un film américain avec un couple mixte, et dont l'histoire n'est pas "oh ben c'est un couple mixte et ça leur pose des problèmes."

 

Mais enfin bref, en dépit de ces petits ratages, le film est très bien, et je vous le recommande. Il est glauque, flippant, parfois choquant, mais il prend au tripes, et on ne voit pas passer les deux heures et demi. Mais franchement. Interdit aux moins de douze ans. Non. N'emmenez pas vos gamins.

Publicité
Publicité
Commentaires
V
Tu es vivante! \o/<br /> <br /> <br /> <br /> Ce film...je vois absolument pas ce que c'est. Et je pense que si c'est flippant, je vais m'abstenir (*se rappelle doulouresement des Contes de Teremer qui l'avaient traumatisée enfant*). <br /> <br /> De la subtilité à Hollywood, en effet c'est nouveau ça. Mais un couple mixte c'est trop demander voyons ; les blancs chez eux et les noirs chez eux, un papa et une maman pour touts les enfants et les hippopotames seront bien gardés. Quoi je suis raciste? Mais non, j'ai un très bon ami bronzé.
H
Haaaa ça tombe bien j'ai pas de gamins à amener au ciné :D<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai pas du tout entendu parler de ce film, tiens. De base, c'est pas le style de film que j'aime aller voir, mais je m'en vais au moins me mater la bande-annonce, on sait jamais !<br /> <br /> <br /> <br /> (Et c'est vrai qu'au début je me suis dit : "Noooon, elle dit du BIEN d'un film ? Ooooh. PlM, tu fatigues, bientôt tu vas nous sortir que Tara Duncan c'est pas si pourri que ça, en fait" Mais j'ai ri au "j'ai une réputation à tenir". Ouf... On a échappé de peu à la catastrophe %D)
La Plage du Morse
Publicité
Publicité