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La Plage du Morse
30 novembre 2013

Amnesia : Confiture de cochon

Bonjour à tous ! Décembre est à nos portes, Noël approche ! Les rues se parent de leur plus beaux atours, la neige pointe le bout de son nez ! C'est l'occasion idéale pour parler de jeux d'horreur ! Plus précisément d'Amnesia, et encore plus précisément du deuxième Opus, A Machine for Pigs.

Développé par Thechineseroom et publié par Frictional Games, les créateurs du premier jeu, A Machine for Pigs est la suite très attendue du premier Amnesia, The Dark Descent. Sorti le 10 septembre dernier, après de nombreux retards, La Machine a cochons a provoqué des actions assez mitigées : certains le détestent, et d'autre l'adorent, principalement pour les mêmes raisons : les changements par rapport au premier opus. Que nous allons examiner avant de passer à son successeur.

 

The Dark Descent est le premier jeu d'horreur auquel j'ai jamais joué, et l'expérience a été des plus concluantes. En effet, les développeurs ont préférer travailler l'atmosphère et déchaîner la propre paranoïa du joueur plutôt que de nous balancer armé jusqu'aux dents dans une pièce pleine de monstres. Et ça marche très bien.

L'histoire est plutôt simple : le héros, Daniel, se réveille dans un château lugubre. Il ne sait plus ni qui il est ni pourquoi il est là. Pour seul indice, un papier, écrit de sa main, le suppliant de descendre dans les entrailles de la sinistre demeure afin de trouver et tuer un certain Alexander, qui serait la cause de tous ses soucis. Ne pouvant pas sortir, Daniel est bien obligé de suivre ses propres instructions. Il découvre petit à petit ce qui lui est arrivé, et pourquoi il a choisi de tout oublier.

Comme je le disais, le sentiment de peur est très bien dosé. Tout d'abord, Daniel ne parle pas et ne prend pas de décision. Et ça, selon moi, c'est très bien. Car faire agir le héros d'un jeu d'horreur de son propre chef, c'est risquer de lui faire faire ou dires des choses complètement stupides qui sortiront immédiatement le joueur du jeu. Là, toutes les actions sont notre responsabilité, et sans personnage pour faire la transition entre le jeu et nous, l'expérience devient beaucoup plus prenante.

Ensuite, le jeu arrive très bien à équilibrer les jump scares, les apparitions de monstres et l'atmosphère. Au début, ça commence doucement, avec quelques craquements, grincements, bruits de pas, portes qui claquent... Ces bruits en eux-même ne sont pas bien inquiétant, mais lorsque des silhouettes difformes commencent à apparaître dans l'obscurité, c'est une autre histoire. Elles sont juste assez présentes pour qu'on appréhende chaque tournant dans les couloirs, mais suffisamment rares pour qu'on ne s'habitue pas à leur présence. Ajoutez à cela quelques trucs surgissant de nulle part sans prévenir, et vous avez tous les ingrédients pour vous faire peur tout seul comme un grand. Beaucoup de soin a été apporté à cette ambiance glauque à souhait, et ça se sent.

 

Un autre aspect sympathique du jeu sont les personnages. On ne rencontre jamais personne, tous les dialogues se font par flashbacks. Le sentiment de solitude s'en retrouve donc accru. Et ça permet aussi d'éviter de ruiner toute l'ambiance, car certains dialogues sont très faciles à interpréter de travers, ou juste bêtes.

"-La morgue ? Est-ce qu'il y aura encore des morts là-bas ?" n'est qu'un exemple. En général on ne les prend pas très au sérieux, mais je les aimes bien. Les personnages sont vivants et ont une personnalité bien à eux, même si le tout est parfois risible. C'est très personnel, mais je me suis attachée à eux, je trouve que ça ajoute une touche sympa.

 

Après, ce jeu est loin d'être parfait : les graphismes un peu grossiers peuvent en rebuter certains, les apparences des monstres sont pour la plupart pré-déterminées, rendant une nouvelle partie prévisible et donc moins effrayante, et les dialogues jurent parfois très fort avec l'ambiance. Et le derniers tiers du jeu est plus répugnant qu'effrayant, il y a tellement de monstres qu'ils finissent par faire partie du décor, un personnage qui refuse littéralement de se la fermer... bref, il y a quand même des faux pas.

Il n'empêche qu'Amnesia the Dark Descent reste un de mes jeux préférés, et que j'étais très enthousiaste quand j'ai entendu parler d'une suite.

 

Mon avis sur A Machine for pigs est plutôt partagé. Certains éléments sont proches de la perfection, et d'autre sont médiocres tout au plus. Penchons-nous sur la question.

Oswald Mandus, un entrepreneur Londonien, se réveille chez lui après une série de rêves fiévreux concernant une terrifiante machine. Il réalise que ses enfants ont disparu et se met à les chercher partout, avant qu'une mystérieuse voix ne lui apprenne qu'ils sont emprisonnés dans une machine enfouie sous le manoir? Oswald devra alors descendre dans les profondeurs, découvrant petit à petit ce qui s'est passé durant les derniers mois, à quoi sert le monstrueux engin et pourquoi il se trouve sous sa demeure.

L'histoire est très, très similaire à celle du premier jeu, est à la fois bien meilleure et bien pire. Elle est bien meilleure car elle est plus sérieuse, plus sinistre et se marie beaucoup mieux au jeu. Mais elle est pire car si l'on a joué au premier jeu, elle est très prévisible. On devine tout de suite ce qu'à fait Oswald. Le seul mystère reste les raisons pour lesquelles il l'a fait, mais elles sont loin d'être satisfaisantes, ou même claires. Le jeu les explique soit trop, soit pas assez, et quand on les compare à l'énormité des crimes commis en leur nom, on reste sur sa faim.

Par contre, l'ambiance est une pure merveille. Un savant mélange de son, d'éclairages, d'indice, qui augmente petit à petit la tension, jusqu'à ce que l'idée même de passer une porte ou de pénétrer dans un couloir soit terrifiante. Je ne peux malheureusement pas entrer dans les détails pour ne pas spoiler, mais je dirais simplement qu'ils ont réussi à reproduire la terreur que m'avait inspiré The Dark Descent avec beaucoup moins de "moyens". Après, ça ne marchera peut-être pas pour tout le monde. Ce jeu utilise deux éléments auxquels je suis particulièrement sensible : les sons et l'inconnu. Pas l'inconnu au sens global, mais le fait de ne pas savoir : s'il y a quelqu'un dans ce couloir, si je vais pouvoir ressortir de cet endroit, s'il y a quelque chose derrière moi, etc. Et pour ce qui est des sons et de l'ambiance sonore... Tenez, écoutez ça et venez me dire que ça ne vous met pas profondément mal à l'aise.

Le tout est très très subtil et fonctionne à merveille, pour un temps du moins, mais j'y viendrais plus tard. Et petit bonus, la traduction est bien meilleure que dans le premier jeu, où je passais tous les flashbacks à compter les fautes de français.

Mais parlons un peu des défauts du jeu. Tout d'abord, les personnages. Si ceux du premiers jeu était mal dégrossis mais sympathique, ceux de Machine for Pigs sont plats et mous. Le protagoniste a une voix monotone et ne semble se réveiller que vers la fin. De plus, ce qu'il écrit dans son journal est tellement grandiloquent qu'on se demande s'il prend vraiment ce qui se passe au sérieux. La voix mystérieuse est complètement plate jusqu'à ce qu'elle pète les plombs et se mette à hurler "Plus de porc ! PLUS DE PORC !" et autres réjouissances du genre qui ne collent pas du tout à l'ambiance du jeu. Sans oublier les gamins de Mandus, qui sont plus grotesques qu'effrayants...

Dans l'ensemble, le dernier tiers du jeu n'est pas terrible. Les monstres deviennent très communs et donc moins effrayants. Surtout qu'on peut les regarder tant qu'on veut, Oswald ne bronchera pas, alors que Daniel, lui, faisait une rupture d'anévrisme dès que quelque chose bougeait dans sont champ de vision. Leurs apparitions sont plus énervantes qu'autre chose, même s'il y a un monstre en particulier qui fait bien flipper. Parce qu'on ne l'avait jamais vu avant et qu'il est réellement menaçant. Mais bref, la conclusion de l'histoire est décevante et se perd dans des symbolismes un peu prétentieux, le jeu abandonne toute subtilité, Oswald découvre des trucs qu'on avait compris une heure plus tôt... 

Il y a aussi le problème du manque de Gameplay. Dans le premier jeu, il fallait éviter les monstres, explorer, ramasser des ingrédients, regarder les chandelles pour retrouver un peu de santé mentale, faire des transfusions sanguines en dépit de toute notion d'hygiène... Alors que là, on marche... et on marche... on transporte un truc... et on marche... on évite vaguement des monstres... et on marche... Le tout en étant beaucoup plus linéaire et plus court. Si l'histoire était excellente, ça ne m'aurait pas posé de problème, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

 

Après avoir lu tout ça, on pourrait croire que je n'ai pas aimé le jeu, pourtant si. L'ambiance vaut vraiment le coup, c'est flippant à souhait, la machine est très bien faite... Le problème, c'est que le jeu s'essoufle après le deuxième tiers, et la fin décevante laisse une mauvaise impression. Donc dans l'ensemble, je vous encourage à y jouer, mais si vous deviez choisir, prenez plutôt le premier jeu.

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Commentaires
M
OH YÉÉÉH, j'attendais ta critique de patte ferme! >u<<br /> <br /> C'est globalement l'écho que j'en avais eu, en tout cas, tant mieux pour l'ambiance, dommage pour le reste :< Enfin, j'espère que tu voudras bien y rejouer avec moi en spectatrice? :'D<br /> <br /> Mmmmh cette musique est fort chouette, je m'en vais écouter les autres *__*
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